François Boisrond

Né le 24 mars 1959 à Boulogne-Billancourt
François Boisrond

Biographie

François Boisrond est né le 24 mars 1959 à Boulogne-Billancourt. Il est le fils des cinéastes Michel Boisrond et Annette Wademant. Le chemin qui le mène à la peinture débute à l’école communale où il suit des cours dans des ateliers de peinture du soir.
En 1973, François Boisrond passe une année dans une pension anglaise du nord de Londres. La solitude et le milieu austère dans lequel il se retrouve contribuent à développer son goût pour la lecture et à enrichir sa vie intérieure.
Après son baccalauréat, il s’inscrit à la faculté de médecine dans le but de devenir psychiatre. Peu motivé, il abandonne rapidement la médecine et rentre à l’école Penninghen afin de préparer les concours d’entrée aux écoles d’art. Il est reçu à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris, en 1977.
Aux Arts décoratifs, il expérimente autant les techniques graphiques qu’audiovisuelles, comme la vidéo et le dessin d’animation. Il y rencontre Hervé Di Rosa qui lui présente Robert Combas et Louis Jammes. De multiples activités et des intérêts communs, pour l’Art brut et l’esthétique du « bad »d’une part, contre l’intellectualisme, le bon goût et la mode des graphismes trop soignés d’autre part, amènent chacun d’entre eux à produire des images issues de la culture des mass média, jetées avec spontanéité sur des supports variés.
En 1981, c’est en visitant un loft que vend Bernard Lamarche-Vadel que Michel Boisrond lui parle du travail de son fils. Par son intermédiaire, François Boisrond, accompagné de ses compères Robert Combas et Hervé Di Rosa, rencontre le critique d’art auquel tous trois montrent leurs travaux. Bernard Lamarche-Vadel organise à son domicile l’exposition très remarquée Finir en beauté à laquelle ils participent, avec Rémi Blanchard, Jean-Michel Alberolla, Jean-François Maurige, Jean-Charles Blais et Catherine Viollet. C’est à cette occasion que François Boisrond fait la connaissance de Michel Enrici et d’Hervé Perdriolle. L’exposition est reprise au mois d’octobre à l’espace des Blancs-Manteaux, sous le titre To end in a believe of glory.
François Boisrond partage son premier atelier avec Hervé Di Rosa, rue Pierre-Sarrazin, à Paris dans le Ve arrondissement, dans les locaux de la société Flaze, dirigée par son frère Étienne Boisrond.
François Boisrond s’initie rapidement à la peinture grâce aux couleurs industrielles et par désir de travailler davantage les matières. Ses premiers travaux expérimentent le carton et le papier journal. Bien que la toile blanche demeure son support de prédilection, il peint à cette époque sur une grande diversité de supports, allant jusqu’à retenir des matières plastiques et synthétiques.
Fasciné par les univers de la bande dessinée, du cinéma et surtout de la télévision, il revendique une certaine simplicité iconographique. Il puise les sujets de sa peinture dans une mythologie personnelle où autoportraits, portraits de ses proches amis ou encore objets d’usage courant occupent une place privilégiée. Ses peintures présentent cette particularité de s’articuler en séquences, comparables à une série de photogrammes cinématographiques, associés les uns aux autres, sans toutefois qu’aucun sens ne préexiste, qu’aucune dimension narrative ne se vérifie.
C’est au cours de l’exposition présentée à la galerie Au Fond de la Cour à Paris, organisée par Jean de Loisy, que François Boisrond croise pour la première fois Hector Obalk, en 1981.
Cette même année, à l’occasion de sa première exposition personnelle en Suisse, il rencontre Pierre Keller qui sera à l’origine de plusieurs expositions et d’événements sur le sol helvétique et lui présentera de nombreux artistes, dont Jean Tinguely.
Sa première exposition personnelle à Paris a lieu chez Farideh Cadot en 1982.
Sur un projet initié par Hervé Perdriolle, François Boisrond crée avec Hervé Di Rosa une affiche pour L’Art en sous-sol, une exposition réalisée par la Fondation Bélier et les magasins Félix-Potin, en partenariat avec Metrobus : « Hormis les interventions sauvages des tagueurs dans le métro de New York, il n’y avait encore jamais eu à ma connaissance d’exposition d’artistes dans le métro. Ce serait la première exposition d’Art contemporain visible par plusieurs millions de personnes » (Hervé Perdriolle).
Trois œuvres différentes (conçues en tandem par Boisrond et Di Rosa, Blanchard et Combas ainsi que Rousse et Viollet) sont imprimées en 4×3 mètres et installées dans 250 stations de métro du 23 août au 4 septembre 1982. Un prix de la Fondation Bélier sera attribué au tandem Boisrond et Di Rosa pour son affiche intitulée À Paris…
François Boisrond n’a jamais caché son admiration pour les affichistes tels que Villemot ou Savignac. Dès lors, il crée de nombreuses affiches pour des événements culturels ou des campagnes publicitaires. Pour ne citer que quelques exemples, il réalise l’affiche de l’année 1986 pour le Willi’s Bar de la rue des Petits-Champs à Paris. L’année suivante il crée l’affiche et une série d’objets (T-shirts, badges, etc.) pour le festival de jazz de Montreux, et conçoit le menu et la vaisselle du Petit Café de la Fondation Cartier. En 1988, il réalise l’affiche du Mois de la photo (dont il est membre du jury), en 1992 les couvertures des plans de la RATP, déclinées en une vingtaine de dessins, le logo du Sidaction en 1993, ou encore, en 1998, l’affiche du festival de jazz Banlieues bleues qu’il concevra trois années de suite.
L’année 1982 est aussi celle des premières expositions à New York. Otto Hahn met sur pied la manifestation Statement onequi réunit une vingtaine d’artistes français dans différentes galeries de New York et à laquelle participent Robert Combas et Rémy Blanchard, ce qui permet à Hervé Di Rosa et à François Boisrond de se greffer au projet. Ils exposent ensemble à la galerie Holly Solomon, Four contemporary French Artists.
Lors de ce premier séjour à New York, François Boisrond rencontre Keith Haring, Kenny Scharf, Futura 2000 et Rammellzee, dont les peintures, inspirées des graffitis urbains, sont présentées dans les galeries de l’East Village et de Soho.
L’année 1983 est marquée par la première grande exposition muséale de la Figuration libre, Blanchard, Boisrond, Combas, Di Rosa, présentée au Groninger Museum, à Groningue (Pays-Bas), une exposition itinérante en Grande-Bretagne, New French Painting (1983-1984) organisée par Jérôme Sans, et un deuxième voyage aux États-Unis. Une bourse attribuée par la Villa Médicis Hors les murs permet à François Boisrond et à Hervé Di Rosa de séjourner six mois à New York, où ils partagent un atelier à PS1. La galerie Annina Nosei présente sa première exposition personnelle à New York.
François Boisrond retourne aux États-Unis l’année suivante à l’occasion de l’exposition French Spirit Today organisée par l’AFAA et dont Jean-Louis Froment est le commissaire. Elle est présentée à la Fischer Art Gallery de Los Angeles et au musée d’Art contemporain de La Jolla. Il y reste quelques temps pour mener à bien avec Hervé Di Rosa le projet d’une peinture murale monumentale.
De retour en France, François Boisrond retrouve Keith Haring lors de la manifestation Art et Sport organisée par l’association Provisoire sur une proposition d’Hervé Perdriolle, dans le cadre des 24 Heures du Mans. « Le projet consistait à demander à Keith Haring et à François Boisrond de concevoir en amont de la manifestation des visuels déclinés en affiches, T-shirts, autocollants et badges, puis à se livrer à une compétition amicale de 24 heures de dessins non-stop en public dans un stand mis à la disposition des artistes au cœur du village. »(Hervé Perdriolle)
À la fin de l’année, l’ARC organise au musée d’Art moderne de la Ville de Paris l’exposition Figuration libre/France-USA (peintures collectives avec Hervé Di Rosa, Keith Haring et trois autres graffitistes sur les murs du musée et à la station de métro Javel).
En 1985, il se rend au Japon en compagnie d’Hervé Di Rosa pour réaliser des peintures présentées lors d’un défilé de mode pour la Sogetsu-Kai Kan Foundation à Tokyo. Sa première exposition personnelle dans une institution publique est présentée au CAPC de Bordeaux, dirigé par Jean-Louis Froment. Sa première collaboration avec l’Atelier Franck Bordas donne lieu à l’exposition Boisrond & Di Rosa.
Publié à l’occasion des expositions Paintings, à la Wolf Schulz Gallery à San Francisco, et Peintures 86-87, présentée à la galerie Beaubourg, François Boisrond. Sérieux, décontracté est le premier livre avec Hector Obalk.
En 1988, l’exposition Paris si mon ami à la galerie Beaubourg II, à Paris, marque un tournant important dans la peinture de François Boisrond : c’est sa première série sur Paris. C’est aussi la première fois qu’il réalise une suite de paysages urbains parisiens à partir de photographies qu’il a prises avec « un appareil de base, argentique ».
En 1989, les premières télévisions apparaissent dans ses tableaux pour son exposition à la galerie Cirque Divers, à Liège en Belgique. Franck Bordas lui imprime des gabarits de télévision, vides, prêts à l’emploi, qu’il n’a plus qu’à remplir. De la même façon, il lui imprime des intérieurs de voitures pour peindre le paysage vu à travers un pare-brise et des panneaux publicitaires Decaux que François Boisrond utilise pour sa série du même nom.

Il réalise une fresque sur le mur pignon d’un immeuble situé à l’angle de la rue de l’Aqueduc et de la rue La Fayette à Paris :
« une expérience physique sur un échafaudage à 20 mètres de haut ! »
« C’est un monsieur jovial – sûrement pas parisien – portant costume-cravate, soulevant poliment son chapeau pour me saluer – décidément pas un Parigot – et découvrant ainsi surgissant de son crâne différents symboles de la capitale. À la place du cerveau, il y a la Seine, ses ponts, Notre-Dame, la place de la Concorde et l’Assemblée nationale, la tour Eiffel et la tour Montparnasse. Le tout sur l’équivalent de quatre étages, intitulée Paris dans la tête, la fresque a été peinte en 1989. »(Harry Bellet, extrait du texte « Les embarras de Paris », publié dans la monographie François Boisrond, Arles, Actes Sud, 2012).
Son style continue d’évoluer. Dans l’exposition En transparenceprésentée à la galerie Beaubourg en 1992, « François Boisrond superpose de manière complexe deux images. L’une tirée des mythes populaires ou des jouets de sa collection, lui sert de symbole ; elle est généralement au premier plan. L’autre, tirée d’une image personnelle, plus intime, vient en écho de la première. L’une inspire l’autre. » (propos inspirés de l’ouvrage Bête comme un vrai peintre, Hector Obalk, Paris, La Différence, 1996)
Avec la collaboration de la mairie du XIIIe arrondissement et grâce à Daniel Mallerin des éditions Le Dernier Terrain Vague, il réalise en 1993 le projet Paris ci, roulottes place d’Italie : six roulottes de chantier sont installées dans le square de la place d’Italie et aménagées en cabinets de dessin (publication de François Boisrond : Paris ci aux éditions Le Dernier Terrain Vague, 1993 ; introduction d’Otto Hahn, texte de Rosita Boisseau).
Naissance de sa fille Marion, le 18 février 1993.
Dès 1988, François Boisrond prend l’habitude, chaque année, de traverser la France à vélo. Grâce à Franck Bordas, il réalise en 1994 une série de lithographies, regroupées dans un livre coffret Le Voyage à vélo qui est présenté au Saga (Salon des arts graphiques actuels) l’année suivante.
En 1995, la Fondation de France parraine des projets liant des artistes et des petites communes. Sur l’initiative de Jean-Marie Bénézet, il crée une cinquantaine de panneaux pour signaler les commerces et les institutions du village du Cailar, réalisation suivie de l’exposition François Boisrond signale Le Cailar, salle Léon-Pasquier, organisée par Jean-Marie Bénézet.
Il participe en tant qu’acteur au court métrage de Sébastien Nahon, Hollywood. C’est à cette occasion qu’il rencontre Myriem Roussel qui interprète le rôle féminin.
La Fondation d’entreprise Coprim à Paris, dirigée par Nathalie Gaillard, présente sa première exposition rétrospective, Petits riens et presque tout.
En 1997, sur l’invitation de Pierre Keller, François Boisrond devient professeur à l’École cantonale d’art de Lausanne, l’ECAL, où il enseigne pendant quatre ans.
Il commence ses premières peintures sur le thème des expositions d’art contemporain. C’est par la visite de la Biennale de Lyon avec Hector Obalk que débute cette série. Ses peintures sont exposées en 2005 à la galerie IUFM Confluence(s) à Lyon (De trois Biennales), puis à Art Paris, sur le stand de la galerie Nathalie Gaillard.
L’idée est la remise à jour d’un sujet, « Vues de musée », traité au XVIIIe siècle par les peintres Hubert Robert et Giovanni Paolo Panini, et par Léopold Boilly au XIXe siècle.
En 1998, François Boisrond passe un mois à Fukuoka au Japon. Il réalise sur place une peinture monumentale pour la Biennale de Fukuoka. La ville met à sa disposition un atelier. Cette totale immersion dans la vie japonaise reste pour lui un souvenir important.
Il effectue au cours de différents séjours à Opio une série de céramiques chez Hans Spinner, elles seront exposées au château Notre-Dame-des-Fleurs à Vence.
En 1999, François Boisrond opère un nouveau changement de style dans sa peinture, qui se manifeste par l’abandon du style signalétique et une recherche plus fine des couleurs. L’exposition À partir d’aujourd’hui présentée à la galerie Rachlin-Lemarié Beaubourg se veut assez « naturaliste », selon ses mots. Ce changement coïncide avec l’utilisation de la peinture à l’huile, celle d’un appareil photo numérique et le fait de peindre d’après son écran.
Cette même année, il est nommé professeur à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Cela le conduira à une réflexion sur sa pratique de la peinture mais aussi à produire de manière moins frénétique.
François Boisrond participe en 2000 à l’exposition La Beauté en Avignon, organisée par Jean de Loisy, avec un projet qu’il réalise en collaboration avec sa femme Myriem Roussel. Elle aménage un jardin de mauvaises herbes dans une friche industrielle alors qu’il peint des fresques à la bombe.
En 2003, il fait un voyage en Inde avec ses étudiants, à Chennai, qui a pour thème les studios de cinéma. Il réalise un court métrage durant ce voyage.
Un autre voyage, à Manille, est organisé en 2010 avec des étudiants. Rencontres avec l’école d’art de Manille et un groupe d’artistes autour de Manuel Ocampo.
En 2006, à l’occasion de l’ouverture du Mudam à Luxembourg, Marie-Claude Beaud, qui a vu la série des « Biennales », lui demande de réaliser une série de tableaux pour témoigner en peinture de l’exposition inaugurale du musée (Eldorado). Durant trois mois (avant et après l’ouverture), il fait du musée son atelier, travaille sur place, quotidiennement, et réalise une vingtaine de tableaux. En 2007, Mudam ouvre-toi présente les séries de dessins et peintures réalisées in situ.
C’est pour lui une formidable expérience qu’il renouvelle à Berlin pour l’exposition Peintures/Malerei organisée au Martin-Gropius-Bau par Laurent Le Bon. Il reste à Berlin durant trois semaines et réalise quatre peintures sur les différentes étapes de l’exposition : Commissariat, Transport, Accrochage, Vernissage.
Il réitère une troisième fois en 2007 pour les trente ans du centre Georges Pompidou où il crée six toiles sur le nouvel accrochage. Il installe un atelier avec une tente d’alpiniste dans une salle du musée. Son idée est de vivre sur place pendant le temps que prendra la réalisation des tableaux. Hélas, pour des raisons de sécurité, on ne le laissera jamais y dormir, « Juste une petite sieste le mardi… »
Il commence la série « Passion », « en n’ayant pas encore les moyens de mes ambitions ! » comme il le souligne aujourd’hui.
En 2011, François Boisrond intègre le nouvel atelier du Bateau-Lavoir. Première présentation de la série « Passion » en cours d’exécution durant la 10e édition de Nuit blanche. Il peint une toile devant les visiteurs. Un bout à bout du film Passion de Jean-Luc Godard est projeté pendant la performance ; les autres toiles sont exposées à même le sol.
La première grande rétrospective de son œuvre a lieu au musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables-d’Olonne en 2012. L’exposition est ensuite présentée à la Seyne-sur-Mer, Villa Tamaris, puis à Saint-Gratien, espace Jacques Villeglé. Une importante monographie est publiée chez Actes Sud à cette occasion.
La même année, François Boisrond expose pour la première fois à la galerie Louis Carré & Cie qui donne à voir sa série
« Passion ». En 2014, pour l’exposition Deux Biennales, une Documenta, il accroche sur les cimaises de la galerie un ensemble de peintures et de dessins sur la Documenta de Cassel 2012, la Biennale de Venise 2013 et la Biennale de Lyon 2013. Pour réaliser ses tableaux, François Boisrond a travaillé à la fois sur le motif et à partir d’images numériques saisies caméra au poing au fil de prises de vues prolongées. Par le détour du numérique, le motif est pixélisé, rappelant le divisionnisme ou le pointillisme, et la touche du peintre, ainsi renouvelée, renvoyée à un postimpressionnisme consacré où la peinture serait passée au crible de l’ère digitale.
En 2016, l’exposition au cabinet des dessins Jean Bonna des Beaux-Arts de Paris montre son œuvre graphique, exposition pour laquelle François Boisrond crée des œuvres qui livrent de nouveaux univers. La série des « Uniformes » marque le début de ses recherches sur le costume, et le grand dessin Le Roi boitintroduit dans son travail le « tableau vivant » comme motif préalable à la réalisation d’une œuvre et « un glissement serein vers les maîtres anciens, un retour en douceur vers les tableaux du passé ».
Avec l’exposition Au rapport, présentée à la galerie Louis Carré & Cie du 15 septembre au 21 octobre 2017, François Boisrond poursuit, à la peinture, ses recherches sur le costume et la composition de « tableaux vivants ».

francoisboisrond.com

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